Considérations générales sur le rythme végétatif et la dormance des bourgeons de la Vigne

Authors

  • R. Pouget Station de Recherches de Viticulture (INRA), Pont-de-la-Maye France

DOI:

https://doi.org/10.5073/vitis.1972.11.198-217

Abstract

La variation de la vitesse de débourrement des bourgeons en fonction de la température a été établie durant le cycle végétatif annuel pour des variétés de précocité de débourrement différente. La vitesse de débourrement d'une variété précoce est toujours supérieure à celle d'une variété tardive, quelles que soient l'époque et la température. De 20 à 35°C le débourrement est toujours possible chez les variétés précoces dont la dormance des bourgeons ne se manifeste que par une diminution momentanée de la vitesse de débourrement. Par contre, les variétés tardives présentent une vitesse nulle ou très faible quand les bourgeons sont en dormance.
Le cycle végétatif annuel des bourgeons a été subdivisé en cinq phases: phase de pré-dormance, phase d'entrée en dormance, phase de dormance, phase de levée de dormance, phase de post-dormance, L'entrée en dormance des variétés tardives se produit plus tôt que celle des variétés précoces. Mais ces dernières, qui exigent des températures moins basses, subissent la levée de dormance avant les variétés tardives.
Le phénomène de levée de dormance est réversible quand les températures dépassent un seuil, plus élevé pour les variétés précoces que pour les tardives (13°C pour Perle de Csaba, 8°C pour Ugni blanc). La dormance des bourgeons est levée quand leur état physiologique a atteint un certain niveau d'évolution, appelé s e u i l d'irréversibilité.
Deux processus physiologiques distincts se déroulent dans les bourgeons durant les phases de dormance et de levée de dormance:

  1. P r o c e s s u s : A d a p t a t i o n  a u x  b a s s e s  t e m p é r a t u r e s . Sous l'action des températures décroissantes de l'automne, les bourgeons s'adaptent progressivement à subir l 'action des températures basses qui lèvent leur dormance. Ils deviennent en même temps aptes à débourrer plus rapidement, quelles que soient les températures. Des hypothèses sont formulées pour expliquer cette adaptation.
  2. P r o c e s s u s : L e v é e  d e  d o r m a n c e . Ce processus, qui peut être décienché naturellement par les températures basses inférieures à un seuil, ou artificiellement par des agents physiques ou chimiques (anaérobiose, substances inhibitrices de la respiration), permet aux bourgeons d'atteindre un état physiologique qui rend le débourrement homogène et en augmente la vitesse. Des réactions fermentaires induites par les inhibiteurs de la respiration constituent une condition suffisante pour la réalisation de ce processus.

Le mécanisme physiologique de l'entrée en dormance et de la levée de dormance, n'est pas encore connu avec exactitude.

General considerations regarding vegetative rythm and bud dormancy in the vine

The variation of the rate of bud burst as a function of temperature has been evaluated throughout the annual vegetation cycle for varieties differing in regard to their earliness of bud burst. The rate of bud burst of an early variety was found to be always greater than that of a late variety. In the range 20°C to 35°C, bud burst is always possible in early varieties whose bud dormancy is reduced to a temporary decrease in the rate of bud burst. On the other hand, late varieties have a zero or very low rate of bud burst during bud dormancy.
We have divided the annual vegetation cycle of the buds into five phases: predormancy, going-into-dormancy, dormancy, dormancy-breaking, post-dormancy. Going-into-dormancy occurs earlier in late varieties as compared with early ones. These, however, undergo the breaking of dormancy earlier than the late ones, because they do not require as high a temperature.
Dormancy-breaking is a reversible process, if temperature rises above a threshold which is higher for early varieties than for late ones before it is completed (13°C for P e r l e  d e  C s a b a), (8°C for U g n i  b l a n c ). Bud dormancy is broken once the physiological state of the bud has reached a given level of evolution, which we call irreversibility threshold.
Two different physiological processes occur in the buds during the course of the dormancy and dormancy-breaking phases:

  1. A d a p t a t i o n  t o  l o w  t e m p e r a t u r e s : As the temperature decreases in the course of autumn, the buds adapt themselves progressively to undergo the action of low temperatures which will eventually break their dormancy. At the same time, they are becoming able to burst at a faster rate whatever the temperature. Hypotheses are proposed that account for this adaptation.
  2. B re a k i n g - d o r m a n c y : This process, which can be triggered naturally by temperature lower than a threshold, or artificially, by physical or chemical agents (anaerobiosis, respiration inhibitors) brings the buds to a physiological state in which bud burst is homogeneous, and occurs at an increasing rate. Fermentative reactions induced by the respiration inhibitors are a sufficient condition for this process to occur.

The exact nature of the physiological mechanism of going-into-dormancy and of dormancy-breaking, however, remains unknown.

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Published

2017-01-11

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